Depuis l’an passée, j’ai acquis du nouveau matériel pour combler différents besoin. Du côté des boîtiers, j’ai acquis un Nikon D750 de 24mpix que j’adore, et un Fujifilm X-T1 de 16mpix que j’adore également pour différentes raisons, dont le poids et la taille discrète entre autres. Pour ce qui est des objectifs, J’en ai acquis quelques uns. La Nikkor 85mm F1.8G de Nikon entre autre, et la Fujinon XF 56mm F1.2R de Fujifilm.
Comme les boîtiers Fuji ne sont pas des pleins capteurs (Plein capteur ou FF pour FullFrame, taille du capteur 24mm X 36mm) mais plutôt des APS-C (23.6mm x 15.6mm), on se retrouve donc avec un facteur « crop » dans le jargon photographique, cela signifie qu’il y a un recadrage dû à l’angle de vision capté par une portion d’un capteur FF. On se retrouve donc avec une magnification de X 1.5 au niveau de l’angle de vue. Une 56mm devient donc une 84mm, et ce rapport influence aussi la focale utilisé. Une focale avec une ouverture de F1.2, se retrouve donc une F1.8 lorsque comparé à la profondeur de champ d’un plein capteur.
J’ai opté pour un test comportant trois volets. Il y a plein de test sur internet avec beaucoup plus de détails que ce que je vais montrer ici sur ces objectifs, mais peu qui comparent les deux système, soit de l’équipement mirorless au monde des reflex numérique plein format.
Mes trois volets: 1. La netteté 2. La différence de comportement des objectifs en matière de profondeur de champs 3. Bien sûr, la qualité du Bokeh
Pour ce faire, j’ai utilisé un trépied pour conserver la même distance, bien que j’ai eu à recomposer car la taille du boîtier et le volume de l’équipement étant différant, l’angle de vue l’était donc également. La composition est la même, mais diffère d’un degré ou deux étant donné que les collimateurs d’autofocus (point de focus) diffère des deux boîtiers. 51 points à environ 60% placé au milieu chez Nikon, et 49 collimateurs de tailles variables selon nos préférences chez Fuji, mais disposé sur l’ensemble de la taille de l’image. (avantage Fujifilm) La mise au point de chacune des images a été faite sur le même détail qui la compose.
J’ai décidé de tester que trois ouvertures. Pourquoi? Simplement parce que la plupart des objectifs performent bien avec des ouvertures moyennes ou en utilisant de petites ouvertures. J’ai donc décidé d’aller là où la plupart du temps, les performances sont moins bonnes. Pour ce qui est des deux objectifs, elles sont toutes deux reconnus pour être d’excellents objectifs.
La première ouverture pour les deux objectifs sont donc des équivalentes. F1.2 pour Fujinon, et F1.8 pour Nikkor. La deuxième ouverture est de F2.8 Fujinon/Nikkor et pour la troisième F4 Fujinon/Nikkor. La photo du dessus représente Fujinon, et celle du bas, Nikkor.
J’ai constaté quelques différences au niveau de l’exposition que je n’ai pas corrigé afin de ne pas amplifier ou réduire les défauts ou qualités des objectifs. J’ai laissé pour les deux les cellules photo déterminer a vitesse qui est semblable sur les images. Par contre, les caméras via leur mode d’analyse et leurs processeurs respectifs ont crée ces petits écarts de rendu.
Voici donc les images test.
Voici quelques agrandissements de la zone en détail. J’ai pris soin de recadrer aux mêmes endroits de façon à mieux pouvoir interpréter les performances de chacune en rapport avec les petits détails.
À F1.8 (équivalent pour Fuji de F1.2), il y a un léger avantage au niveau du sharpness de la Fujinon. En contre-partie, le bokeh est plus doux avec la Nikkor et plus uniforme.
À F2.8 on voit un très net avantage avec la Fuji côté netteté (sharpness). En matière de bokeh, c’est une question de goût. Les deux objectifs ayant au niveau du diaphragme le même nombre de lamelles, chez Nikon, on se retrouve avec une forme plus arrondie et uniforme, mais avec Fuji, plus hexagonale mais plus éclatante.
À F4, les mêmes conclusions qu’à F2.8 s’appliquent. À F4, de façon générale, c’est là que les objectifs commencent à performer.
Ici, à F1.8 (équivalent pour Fuji de F1.2) avec un sujet contenant bien du blanc, la Fuji s’est montré moins performante. Pour éclairer des deux côtés les sujets d’avant plan dans chacune de mes images, j’ai utilisé deux panneaux led. Pourquoi? Deux raisons, luminosité intérieur insuffisante, et pour ce qui est des système de flash respectif aux deux marques, Nikon à un très large avantage. Fujifilm prévoir sortir un autre modèle plus performant en 2016, mais le gros modèle actuel est plutôt basique et pas particulièrement performant. Je suppose que comme Fujifilm a crée d’excellentes caméras pour les reportages en lumière naturelle, ils ont négligé la portion flash.
Donc à F1.2 pour Fuji, la lumière réfléchie vient causer des aberrations chromatiques le long du ventre du pingouin. Les deux modèles ont donné des aberrations, mais du côté de la Nikkor, elles étaient minimes et très négligeables. Pour ce qui est du détail dans la balance de l’image, avantage Fuji. Bien que les deux aient la même profondeur de champs en théorie, elle semble un brin plus grande avec la Fuji. Ce qui lui donne un avantage au niveau de la netteté quand on regarde le filet.
À F2.8, cette fois les aberrations chromatiques disparaissent avec la Fujinon, et pour la Nikkor, elle reste encore une fois très minimes et difficile à voir sans agrandir à 100%. Donc plus de détails avec la Fujinon, et image plus smooth avec la Nikkor. Pour le bokeh, encore une fois c’est une question de préférence.
Encore une fois, idem avec F4. Par contre, avantage avec Fuji pour la netteté. Pour le bokeh, Nikon l’emporte ici.
Pour la troisième série d’images, c’est sensiblement encore les mêmes résultats, sauf pour la première de la série qui cette fois, ironiquement c’est Nikon qui se retrouve avec les aberrations chromatiques. Ce problème, tout comme Fuji à l’image précédent, à disparu aussitôt que l’objectif avait quitté sa grande ouverture.
En conclusion!
Les deux objectifs ont bien performé. Pour le bokeh, un avantage avec la Nikkor, mais encore là, ça reste une question de goût. Pour la netteté, c’est-à-dire le sharpness, Fujinon à un net avantage. Côté aberrations chromatique, les deux ont leur points forts, et leurs points faible, mais personnellement, j’opterai pour un match nul.
La Nikkor 85mm F1.8G est un excellent objectif pour le prix. Pour moins de $600, ses performances sont solides et très intéressantes. Au point de vue performance, elle performe aussi bien que sa grande sœur la 85mm F1.4G qui est légèrement plus sharp, mais qui vous en coûtera trois fois le prix. (réf. DxOMark lens review)
La Fujifilm, la plus sharp des deux est également un excellent objectif, mais elle vous coûtera deux fois le prix de la Nikkor F1.8G, soit autour de $1200. Un objectif hyper intéressant, bien construit car il est tout métallique (contrairement à la Nikkor qui est en polycarbonate). Pour le bokeh, encore une fois c’est une question de préférence. J’avoue ne pas avoir remarqué la différence de bokeh entre les deux objectifs avant de les avoir mis sous la loupe. Léger avantage à Nikon selon mes préférences.
Je n’ai pas noté le rendu finale des images pour deux raisons. Les deux utilisent des processeurs différents pour analyser la scène, et l’évaluation matricielle de l’exposition doit se faire avec de légères différences. Il est de plus possible de programmé chacune des caméra pour lui donner un rendu d’image à notre goût, alors comme le sujet de ce billet porte sur les objectifs, et non sur le rendu, je n’ai pas cru bon en prendre note.
Cependant, les réglages d’usines de la D750 semble l’avantager. Je sais par contre qu’une fois réglé, ont peut finir par obtenir les mêmes rendu.
Dominique